Programmation pluriannuelle de l’énergie : France Hydro recense 165 MW de projets parmi ses adhérents
Publié le 25 mai 2022 | Réservé adhérents
ÉnergieConvaincre la DGEC de nous soutenir en dépit d’un potentiel de développement modeste par rapport aux autres énergies renouvelables est un défi nouveau pour la profession.
Notre filière se retrouve dans une situation paradoxale qui complique notre positionnement. Nous nous étions opposés dans la loi Climat à la définition de zones propices au développement de l’hydroélectricité pour les raisons évoquées dans une note que nous avions envoyée à de nombreux parlementaires ainsi qu’à la DGEC. Le risque principal est que la définition de ces zones propices, en partie nécessairement à la main de la direction de l’eau du ministère, vienne encore réduire le potentiel acceptable, au-delà des classements de cours d’eau et de la règlementation existante.
Pour autant la Commission européenne a invité les Etats membres à mieux identifier les zones propices aux ENR et la loi climat demander à l’administration d’identifier le potentiel et des objectifs réalistes par région : « le Gouvernement évalue les possibilités d’augmenter la capacité installée de production d’électricité d’origine hydraulique à l’horizon 2035, y compris la part que pourraient prendre dans l’augmentation de ces capacités les installations hydrauliques dont la puissance est inférieure à 4,5 mégawatts… »
Aider la DGEC à définir des objectifs réalistes pour la filière, sans avoir le temps ni les moyens d’entrer dans une approche au cas par cas, est un exercice difficile et forcément non exhaustif. Mais ne pas répondre à la sollicitation de la DGEC ne nous a pas semblé jouer en notre faveur. En effet, nous ne cessons d’affirmer auprès de l’administration et des parlementaires qu’il reste un potentiel hydroélectrique à valoriser et que les projets sont réels et nombreux. Par ailleurs, les appels d’offres sont régulièrement sous-souscrits, le dernier ne devrait retenir qu’un seul lauréat, on s’oppose à la définition de zones propices censées faciliter le développement et lorsqu’on nous demande d’identifier nos projets en cours, on ne répond pas par peur de les voir exposer à de nouvelles contraintes.
Nous devons rester pragmatiques et lucides, le soutien de la DGEC à notre filière est à la hauteur de notre potentiel et du volume de projets.
C’est pourquoi nous vous avions sollicités en vous transmettant un tableur préparé par la DGEC, que nous avions modifié pour ne pas dévoiler d’informations sensibles, visant à identifier le volume de projets qui existe à ce jour, au-delà des 568 MW de projets hydro recensés actuellement par RTE dans la « file d’attente » pour raccordement.
Cet exercice a permis de recenser 165 MW de projets parmi nos adhérents sans compter ceux des filiales grands acteurs (EDF et Engie notamment).
Résultats du recensement
Par type de projets :
- Sites vierges : 113 MW
- Equipements de seuils existants : 45 MW
- Augmentation de puissance : 8 MW
- Turbinage DR : 194 kW
Par Bassin :
- RMC : 106 MW
- AG : 37.4 MW
- Rhin Meuse : 10.3 MW
- SN : 8.5 MW
- LB : 2.8 MW
Par région :
- AURA : 66 MW
- PACA : 36.3 MW
- Occitanie : 28.1 MW
- Gd Est : 10.3 MW
- Nvelle aquitaine : 10.3 MW
- Ile de France : 8.5 MW
- BFC : 4.6 MW
- Centre Val de Loire : 1 MW
Par période de développement :
- 2022-2024 : 54.7 MW
- 2025-2028 : 104.2 MW
- 2029-2033 : 5.7 MW
Ces chiffres ne sauraient être exhaustifs mais sont tout de même représentatifs des projets portés par les « petits » acteurs adhérents de France Hydro. Ils viendront alimenter les travaux de préparation de la PPE en cours.
La DGEC a mandaté le bureau d’étude ISL pour mettre à jour l’étude de potentiel et aider à la définition des objectifs dans la PPE. Le calendrier est contraint, le potentiel et les objectifs doivent être arrêtés cet été. Un comité de pilotage associant les syndicats de producteurs est prévu mais ne s’est toujours pas réuni à la mi-mai !
Enfin, les agences de l’eau ont transmis une contribution à l’atelier PPE sur l’hydroélectricité. Celle-ci s’inscrit dans la droite ligne de celle de l’OFB et de la DEB en s’opposant à tout développement de la filière. Nous nous sommes étonnés de cette troisième contribution de la part de l’administration, d’autant qu’il semble que cette initiative des agences de l’eau n’ait pas été discutée ni même portée à la connaissance des conseils d’administrations de ces agences.